Refuge. Repère rassurant, îlot familier, «refuge-utérus» dit Maurice Chappaz, poète valaisan.
Craquer une allumette, mettre le feu au papier journal qu’on aura eu soin de monter « d’en bas », bourrer le poêle de petit bois. Chercher une bûche.
Faire sécher ses vêtements, en enfiler de secs, faire fondre la neige, chauffer une bouilloire. Boire un thé sucré, mains serrées autour du bol.
Savourer le paysage.
S’ennuyer. Feuilleter distraitement un Vertical, La Montagne et Alpinisme, prendre un San Antonio, le lire.
Allumer la bougie.
Déchirer le sachet de soupe déshydratée, rompre le pain, couper le fromage. Mastiquer le saucisson. Essuyer la table de zinc.
Prendre le livre d’or, chercher un nom familier, sourire d’un dessin d’enfant, déballer son duvet, prendre deux couvertures. Poser la lampe frontale à portée de main. Sortir une dernière fois. Regarder les étoiles.
Demain, un sommet